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Coffre à MagieObscure, Rêves et ombres.
17 mai 2008

Mademoiselle Mysteria

 

 

Picture_0497

Bienvenue au théâtre de la démen ce...

 

Une pièce, plongée dans le pourpre et l’ombre

Baignée dans une singularité burlesque

Luminaires de cristal noir, Chandeliers de pierre grisâtre

Une pièce…

Immergée sous un lourd manteau de fumée noirâtre

Un dédale délicieusement malsain, caricatural

Où pleut une lumière rougeâtre, profonde et sombre

Eclaboussant par ci par là de son halo sanglant

Les visages d’une foule aussi inquiétante que fascinante

Masse informe de robots pâles et démantibulés

Visages inexpressifs et mécanisés

Un refuge figé hors du temps

Un univers moralement incorrect

Incroyablement attirant, appel irrésistible

D’un ailleurs infernal, perdu sur Terre

Voyage passionnant, par delà les abîmes

 

Une scène délabrée,  rideaux de velours bordeaux déchirés

Ecartés de part et d’autres du plancher brun vieilli

Un long voile noir, vaporeux qui s’étend

Orné à chacun de ses coins d’un charmant masque ancien

Un décor de cabaret hanté par le spectre de l’abandon.

 

Pourtant, ici, le spectacle se donne toujours…

Et déjà, enveloppé par les horizons incertains

Perdu dans ces brumes artificielles

Se profile un humanoïde, élancé et désarticulé

Dont la démarche lente et déchirante

Fait claquer d’épais talons vernis

Contre le bois putréfié, dans une résonance macabre

A glacer le sang et à faire frissonner d’effroi.

 

Les spectateurs, foule de pantins de chair, à l’unisson

Acclament furieusement l’apparition ténébreuse

D’une seule et même voix caverneuse

Invocation pandémoniaque et mystifiante

Fanatisme immodéré pour le charismatique individu

S’avançant vers la masse grouillante qui l’honore

 

 

La silhouette indistincte se dessine peu à peu

Laissant deviner clairement sa lugubre plastique :

Un corps féminin dont les formes ne mentent pas

Mais un malaise récurrent qui la possède toute entière

Maquillage noir outrancier, miroir de ses désirs

Reflet de ce qu’elle veut être au plus profond

Reflet de ce qu’elle était, est et sera

Mademoiselle Mysteria s’éveille.

 

Un intense regard charbonneux, et dans ses yeux

Une multitude d’étoiles portant furie, mystère et déchirement.

Un océan qui se déchaîne, une envie de chaos et de renouveau

Une bouche cerise, lèvres sanguines tentatrices, vampirisme sensuel

De longs cheveux noirs ébouriffés, parsemés d’éclairs bleus,

Maintenus par une pince aux éclats d’argent

Retombent fébrilement sur ses épaules nues

Un teint livide et blafard, une intense pâleur

Dissimulant un visage de poupée faussement ingénue

Qui déguise cette soif de vices et de pêchés latents

Sous un masque d’innocence dissonant

 

Rien qu’une petite catin mortifère.

 

Mademoiselle joue un rôle, affectionne le spectacle

Mademoiselle s’amuse avec sa vie, futile.

 

Un râle s’échappe de sa bouche

Résolument noir et cynique

Et commence la funeste complainte

Triste monologue cinglant d’un esprit dissolu

Mademoiselle vomit sa haine et sa révolte

Crache sur ceux qu’elle exècre

 

Ecoutez cette mélodie grinçante et agressive !

Flot corrosif du pessimisme omniprésent qui l’étouffe

Corps et âme, Mademoiselle est empoisonnée

Un venin dévorant court dans ses veines brûlantes

Lui prêtant ivresse, souffrance et courroux.

 

Elixir du mal de vivre, irrémédiable

Donne à Mademoiselle Mysteria

Un gout amer qui perdure : celui d’une mort sournoise

Mademoiselle est Toxique, incroyablement dangereuse

Mais ses vêtements d’indifférence lui collent à la peau

Mademoiselle extériorise ses tourmentes

Fait abstraction de la morale et des qu’en dira-t-on

Mademoiselle provoque, enjouée

Ironie et Nihilisme émanant de ses entrailles

Mademoiselle a la nausée

Dégout de cette humanité lobotomisée et zombifiée

Vertige d’une existence fade et monotone

Mademoiselle s’époumone, hurle à en perdre haleine,

Clame les douleurs sentimentales qu’elle s’est promis d’exorciser

 

Il était une fois les contes d’une Autodestruction…

 

Mademoiselle se libère des chaînes morales qui l’entravent

Laissant la folie qu’elle aime tant parasiter sa personne.

Elle regarde le résultat de son annihilation mentale

Avec délectation et réjouissance.

Mademoiselle veut tuer la lumière, Mysteria sombre,

Alors qu’un rictus effrayant se creuse sur son visage

Libérant le chaos sonore d’un éclat de rire frénétique

S’échappant de sa gorge grandement déployée.

Métamorphose se poursuit, Mademoiselle se déguise

Passion de sa conscience, distraction de son âme

Actes sordides et idées décadentes, aucun contrôle

Mademoiselle intrigue et attire

Fascination noire pour un personnage atypique

Jurant entièrement par la mort, pour vivre  plus fort

Mademoiselle se brise, pour se sentir exister

 

Dans l’obscurité et la démence ambiante

Visages, figures et décors semblent se distordre

Et les lueurs blanchâtres des bougies se mouvoir

Comme une multitude de fantômes rieurs

Tandis que les sons se perdent, dissonants

Parmi les miasmes étouffants de la fumée et la sueur

Déchéance humaine et dépravation des sens

Une descente dans les limbes, promesses mortuaires

 

Mademoiselle s’effondre

Ses jambes lâchent sur les planches

Son visage se referme, ravale toute expression

Mademoiselle s’isole en elle-même, introversion soudaine

Ses frêles genoux se rapprochent, cachant sa tête et ses larmes

Veloutées et cuisantes, s’écoulant sur ses joues

Le spectacle est terminé. La foule applaudit. Mademoiselle meurt.

Mysteria n’existe pas sans sa folie.

Et Mysteria, c’est moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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